Le BYOD s’ancre dans les mentalités françaises, même si des efforts restent nécessaires

En comparaison avec les Etats-Unis et la Chine où plus de 70% des travailleurs interrogés utilisent leurs terminaux mobiles personnels au bureau, la France, et plus largement l’Europe, sont à la traîne. Seulement 50 % des salariés français utilisent leurs périphériques mobiles personnels sur leur lieu de travail.

Néanmoins, selon l’étude menée par Cisco, le nombre de périphériques par utilisateur est en nette progression en France et devrait atteindre une moyenne de 2,3 appareils par salarié en 2014.

En comparaison, les Etats-Unis sont en tête avec 3.9 terminaux par individu prévus pour 2014. La croissance la plus élevée est détenue par la Chine qui passe de 1,8 périphériques en 2012 à 2,7 en 2014.

Pour confirmer cette tendance, l’étude met en lumière le fait qu’aujourd’hui, en France, 42% des smartphones et 38% des ordinateurs portables utilisés dans le cadre professionnel appartiennent aux salariés à titre privé. 44% des responsables informatiques interrogés estiment que ce pourcentage va continuer à progresser.

Le phénomène du « BYOD » se généralise dans la plupart des régions du monde. Néanmoins, en Europe plus qu’ailleurs, cette tendance évolue moins rapidement, notamment du fait des problèmes de sécurité engendrés au sein des services informatiques des entreprises.

Des dirigeants français encore frileux face à l’arrivée de ce phénomène au sein de leur entreprise

A la différence des pays asiatiques et des Etats-Unis, les réactions des dirigeants français face au phénomène « BYOD » sont mitigées.

Seuls 40% des responsables informatiques estiment que le « BYOD » est un facteur positif de développement pour leur activité. Aux Etats-Unis, en Asie et en Amérique Latine, le pourcentage est bien plus élevé : 80% de responsables informatiques sont persuadés que le « BYOD » est un phénomène positif pour leurs organisations.

L’étude Cisco révèle par ailleurs que les pays les moins favorables à l’arrivée du BYOD (France, Allemagne et Royaume-Uni) appliquent une politique plus restrictive que les autres.

En France, la moitié des entreprises interrogées (51%) a choisi d’interdire l’utilisation de terminaux mobiles personnels au travail. Certaines organisations font même le choix d’offrir un accès au réseau sans autre forme de soutien. De ce fait, la productivité des salariés est amoindrie n’ayant pas la possibilité de télécharger des applications d’entreprises, et d’avoir accès aux services Cloud ou aux supports techniques de l’entreprise.

La sécurité, un inconvénient de taille

Tous les pays interrogés estiment que la sécurité est l’inconvénient majeur empêchant un développement accru du phénomène « BYOD ». En France, 33% des responsables informatiques interrogés placent la sécurité comme le premier obstacle à la pérennisation du phénomène « BYOD ». En effet, faciliter l’utilisation de terminaux mobiles personnels dans le cadre de l’entreprise serait un facteur d’introduction de virus et de logiciels malveillants et d’intrusions sur le réseau

L’ensemble des responsables informatiques interrogés dans le cadre de l’étude ont cependant mis en avant trois avantages liés au phénomène « BYOD » :

  • Une productivité accrue : les salariés peuvent désormais travailler depuis n’importe quel terminal, sans contrainte de lieu ou de temps.
  • Une satisfaction au travail : dans le cadre professionnel, les salariés souhaitent pouvoir recourir aux mêmes outils dont ils disposent dans la sphère privée.
  • Une réduction des coûts pour les entreprises : les salariés prennent en charge tout ou une partie des coûts et maintenances liés à l’utilisation de leurs appareils personnels. C’est un argument de taille pour les pays réservant un accueil nuancé au phénomène « BYOD », tels la France ou le Royaume-Uni.

 

Faits marquants en France

  • 15% des responsables informatiques interrogés placent la productivité comme premier avantage du phénomène « BYOD »
  • 12% estiment que la satisfaction des salariés est primordiale
  • 17% pensent que le phénomène « BYOD » permet de réduire les coûts en entreprise
  • C’est en France que le nombre de salariés utilisant leurs terminaux mobiles personnels dans la sphère professionnelle est le plus faible (52%)
  • Seuls 40% des responsables informatiques français pensent que le « BYOD » est un phénomène positif. C’est le pourcentage le plus faible constaté.

Malgré des résultats mitigés pour la France, la tendance du phénomène « BYOD » se confirme impliquant des conséquences importantes sur le budget informatique des entreprises mais également sur la prise en charge de ce phénomène par les départements IT.

La part des dépenses liées à la gestion des terminaux mobiles va augmenter, grevant d’autant les budgets informatiques des entreprises. En France, il devrait passer de 15% en 2012 à 17% en 2014. A titre de comparaison le pourcentage passerait de 19% en 2012 aux Etats-Unis, à 22% en 2014.

La virtualisation des postes de travail

L’enquête révèle également que peu de pays sont enclins à adopter la virtualisation des postes de travail qui est la conséquence majeure induite par le phénomène « BYOD ».

En France, seuls 35% des responsables interrogés pensent que les salariés sont prêts à virtualiser leurs postes de travail contre 64% aux Etats-Unis. Par ailleurs, toujours en France, seulement 5% des entreprises mettent actuellement en place la virtualisation des postes de travail, 20% sont en cours d’installation et 40% commencent à y réfléchir. A noter : 32% des interrogés ne l’ont même pas envisagée.

A propos de l’étude

L’étude, menée auprès de grandes et moyennes entreprises présentes dans 8 pays, met en exergue l’impact du phénomène « BYOD ». Les résultats de cette étude sont issus de 1 806 interviews réalisées en Europe, 1 493 en Asie, 912 aux Etats-Unis, et 681 en Amérique du Sud.

En France, 450 entreprises ont été interrogées.